Bill Gates prédit la semaine de 2 jours de travail
Cette prédiction est beaucoup plus alarmante qu'il n'y parait.

Imaginez un monde où votre semaine de travail ne dure que deux jours. Le reste du temps ? Libre. Pas pour un burn-out ou un arrêt maladie, mais parce que les machines s’occupent du reste. Ce n’est pas une utopie new age. C’est la projection – très sérieuse – de Bill Gates, fondateur de Microsoft, lors de ses dernières interventions publiques. Selon lui, l’intelligence artificielle généralisée pourrait remplacer la majorité des emplois humains d’ici une décennie. Un basculement d’une ampleur comparable à l’arrivée de l’électricité ou d’Internet – mais en version accélérée, incontrôlable et surtout… irréversible.
La fin du 9h-17h : fiction ou révolution imminente ?
Dans un échange avec Jimmy Fallon sur The Tonight Show, Bill Gates a posé une question simple : "Et si l’on ne travaillait que deux ou trois jours par semaine ?" En fait, le propos n’est pas si nouveau. Déjà en 2023, il imaginait un futur à trois jours de travail hebdomadaire. Mais cette fois, le timing est clair : selon lui, ce scénario pourrait se matérialiser avant 2035. Donc dans 10 ans max. Et ça va arriver vite. Pas dans un laboratoire de prospective, mais dans nos vies, dans nos entreprises, dans nos économies.
Ce qu’il faut lire entre les lignes, c’est qu’un tel changement ne serait pas uniquement permis par la technologie, mais par un changement systémique du rôle que nous jouons dans la chaîne de production de valeur. L’IA générative, les agents autonomes et les robots logiciels n’en sont plus à leurs balbutiements. Ils codent, diagnostiquent, rédigent, vendent, analysent et exécutent mieux que la majorité des salariés. Et ils le font sans vacances, sans erreurs, sans burnout. Bill Gates va même plus loin : l’agriculture, la logistique, la santé, l’éducation – autant de secteurs où "les problèmes seront résolus", selon lui, car automatisés de bout en bout.
Moins de travail, plus de sens ? Pas si simple.
Mais derrière cette vision presque futuriste se cache un dilemme : que devient le sens de la vie humaine dans un monde où le travail n’est plus nécessaire ? Si les machines gèrent tout, que fait-on de nos journées ? Que devient la valeur sociale d’un individu dans une société qui a longtemps lié identité et profession ? Gates s’interroge : "Comment aider les gens à trouver un but ?"
Ce n’est pas juste une question existentielle. C’est un enjeu économique et politique majeur. Des millions d’emplois qualifiés ou semi-qualifiés vont disparaître. Des pans entiers de la population active risquent l’obsolescence. Et contrairement aux révolutions industrielles précédentes, l’IA ne vient pas uniquement remplacer des bras, elle remplace aussi des cerveaux. Des consultants extrêmement chers, des commerciaux moyennement efficaces, des managers peu utiles…beaucoup d’entre nous seront impactés. Une reconversion massive vers des métiers “à impact” ou “relationnels” ne suffira pas. La question du revenu universel, du partage du capital et d’un nouveau contrat social va vite devenir centrale.
L’expérience du terrain : burn-out, productivité, démographie
Pourtant, il y a des signaux faibles qui montrent que travailler moins peut aussi être une opportunité. Des entreprises ayant testé la semaine de 4 jours ont observé une hausse de productivité de 24% et une réduction du burnout de moitié. À Tokyo, la métropole a lancé une politique publique encourageant la semaine de 4 jours, non pas par pure générosité, mais pour tenter de relancer une natalité en chute libre. Inutile de vous faire un dessin.
Dans ce contexte, la réduction du temps de travail n’est plus perçue comme une perte de rentabilité mais comme un levier stratégique : meilleure rétention, meilleure santé mentale, et, au passage, une opportunité politique de redonner du sens à la parentalité et à la vie sociale. Gates y voit une façon d’en finir avec une société qui valorise l’épuisement. D’où cette idée choc : un "week-end de 5 jours" comme nouvelle norme.
Le souci, c’est que tout ça c’est une théorie : d’abord parce qu’Internet et les ordinateurs étaient sensés nous aider à travailler moins (et au final, non) et ensuite parce que les logiques capitalistes ne pensent pas au bien-être du salarié mais plutôt à comment gagner en productivité. Quitte à virer tout le monde ou vous payer moins cher vu que vous êtes moins présents au boulot : dit autrement, une semaine avec week-end de 5 jours serait une catastrophe pour les salariés sur plusieurs aspects.
Ce que l’école ne vous a pas appris (mais que vous feriez mieux d’anticiper)
Bien sûr, cette transition ne se fera pas sans casse. Et elle ne profitera pas à tout le monde. Ceux qui sauront travailler avec l’IA, la comprendre, l’utiliser, et surtout, la piloter, tireront leur épingle du jeu. Les autres risquent de voir leur expertise laminée par des modèles open source ou des agents capables de faire en 3 secondes ce qu’un être humain met 3 jours à produire.
Selon LinkedIn, AI literacy – la capacité à comprendre et intégrer l’IA dans ses tâches – est déjà la compétence qui croît le plus vite en 2025. Dans un monde où les machines font 90% du job, les 10% restants deviennent… critiques. Et ces 10% ne seront pas de l'exécution. Ce seront des fonctions de stratégie, d’empathie, de supervision, de design. Des rôles qui exigent créativité, intuition, et compréhension du monde.
Bref : vous avez 10 ans. Voire moins.
Bill Gates n’a pas toujours eu raison, je vous l’accorde. Mais lorsqu’il tire la sonnette d’alarme ou qu’il ébauche des scénarios d’avenir, mieux vaut l’écouter attentivement et au moins se poser la question de ce qu’il pourrait se passer. Si son pronostic se réalise, nous ne sommes pas simplement à l’aube d’une révolution technologique. Nous sommes à la veille d’une transformation radicale de notre place dans l’économie. Et dans cette nouvelle ère, ce ne sont pas les plus forts qui survivront, mais les plus adaptables.
Dit autrement : le vrai sujet, ce n’est pas l’IA. C’est ce que vous ferez de votre temps quand l’IA fera tout le reste.
Sources :
Economic Times, mars 2025 – Bill Gates predicts 2-day work week
The Tonight Show, Trevor Noah Podcast, Tokyo Government, Fortune, LinkedIn Emerging Skills Report 2025
Intéressant comme réflexion 😉
J'ai 60 ans cet été 🤨 je travaille déjà moins depuis je suis en solo, j'ai commencé à faire du bénévolat mais je n'ai encore bien fixé mes objectifs ...
Les plus jeunes n'ont pas le même rapport au travail et sauront s'adapter si le revenu est présent